
Réussir la densification: une question de forme urbaine
15 juin 2023

Depuis les années 1950, les règlements d’urbanisme sont utilisés massivement au Québec afin d’encadrer l’utilisation du sol. Ils ont d’abord été conçus afin de séparer les usages dans les différentes zones pour, entre autres, éloigner les usines des résidences, protéger les terres cultivables et les milieux naturels du développement, réserver des zones pour les commerces, etc. Aujourd’hui, il en résulte des territoires ségrégés où les fonctions sont éloignées les unes des autres et où tout est organisé en fonction des déplacements automobiles.
Depuis quelques années, initié par le mouvement pour un nouvel urbanisme, on revient à des milieux de vie de proximité dans lesquels on peut vivre en étant de moins en moins dépendant de l’automobile. Ce mouvement est renforcé par les préoccupations environnementales. On vise, tant à l’échelle mondiale que locale, à réduire l’empreinte écologique et la production de gaz à effet de serre (GES) en construisant des villes plus compactes.
Afin d’atteindre les cibles de réduction, une grande proportion des villes et des municipalités tentent de faire évoluer les modes de vie pour favoriser des déplacements actifs comme la marche et le vélo. On aménage des quartiers aux habitations plus rapprochées, où il est agréable de marcher et où on retrouve, à proximité, les services du quotidien.
Au Québec, nous connaissons déjà ce type de développement. Il suffit d’observer les villes et villages datant du 19e siècle, où les entreprises, les commerces et les écoles sont rapprochés et où les déplacements à pied sont favorisés.
Cependant, pour encourager un développement plus cohérent, les municipalités doivent se doter d’outils d’urbanisme modernes et adaptés à leurs contextes. Il est temps de repenser la pratique réglementaire du zonage, tout comme celle des autres règlements en proposant des utilisations créatives et novatrices des outils existants.