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Guide technique

Le stationnement | Outil de transformation de la mobilité

3 mai 2018

La gestion du stationnement constitue un véritable défi urbanistique pour les municipalités considérant qu’une case nécessite près de 15 m2 d’espace et qu’un véhicule est immobilisé près de 95 % du temps (Shoup, 2005). Outre les frais de construction, le stationnement occasionne des coûts de gestion de l’eau, de déneigement, d’entretien et engendre des pertes fiscales en potentiel immobilier non utilisé. La gestion du stationnement soulève des enjeux politiques, sociaux, environnementaux et économiques étant donné son impact majeur sur la mobilité des personnes et l’équité d’appropriation de l’espace public. Avec son potentiel de réguler les comportements et de participer au report modal, la question du stationnement a un impact sur le développement optimal urbain et sur les revenus fonciers, permettant des investissements et des services de qualités.

Les conséquences de l’application des ratios

De nos jours, la mobilité évolue vers de nouvelles formes individuelles et collectives, façonnant l’espace urbain selon ses besoins. Malgré ces tendances, la pratique actuelle est encore d’établir des seuils minimaux de stationnement par type d’usage, alors que :

  • se stationner ne coûte rien dans 95 % des cas;
  • le coût réel du stationnement hors rue est plus grand ou égal que celui sur rue;
  • ce service souvent gratuit biaise les choix de déplacement en défaveur des transports collectifs et actifs;
  • le stationnement nuit au développement d’environnement urbain de qualité : en appliquant les seuils minimaux aux anciens centres-villes, il faudrait entourer les bâtiments d’une mare de stationnements.

 

Un problème récurrent

Selon l’ouvrage The High Cost of Free Parking de Donald Shoup, l’automobile génère plusieurs enjeux, liés aux accidents, à la pollution et bien d’autres. Cependant, cet objet du quotidien passe 95 % de son temps à l’arrêt, donc dans les stationnements. Ainsi, plusieurs municipalités font face à des exigences de plus en plus élevées, car cet arrêt permanent crée un faux sentiment de manque, malgré :

  • un taux d’occupation relativement bas (<50 %);
  • une absence de tarification;
  • une absence de régulation (stationnement de travailleurs vs. clientèle; aucune durée max. favorisant la rotation);
  • une sous-utilisation des rues adjacentes surdimensionnées.

 

Les externalités du stationnement :

  • augmentation du coût de gestion de l’eau;
  • augmentation du coût des infrastructures routières;
  • augmentation du trafic de recherche;
  • augmentation du coût du logement;
  • augmentation du déplacement périurbain;
  • diminution du revenu foncier;
  • diminution de la densité et de la compacité urbaine;
  • diminution de la qualité du design urbain.

 

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Image: TRAJECT


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