Longtemps négligées, les routes et les autoroutes donnant accès à une ville sont considérées aujourd’hui comme pouvant apporter une contribution significative au paysage (Lessard et coll. : 2006, Gariépy et coll.: 2006). Le concept semble susciter une réflexion dans le monde des architectes, des architectes paysagistes et des urbanistes, sans pour autant que des projets se concrétisent ou qu’on s’entende sur les critères concrets d’une entrée de ville réussie. Plusieurs concours et propositions d’aménagement présentent des entrées de ville reconfigurées, où l’infrastructure s’intègre au paysage urbain de façon harmonieuse et remarquable. La question se pose alors : que se cache-t-il derrière l’expression entrée de ville, existe-t-il un consensus sur sa forme et ses fonctions?
Les infrastructures routières en entrée de ville étaient traditionnellement aménagées de façon à ne favoriser que les déplacements motorisés et servaient la seule fonction de déplacement rapide et efficace des usagers. Toutefois, il semble actuellement exister une volonté publique d’aménager ces lieux comme de véritables milieux de vie. En effet, la prise de conscience collective quant aux effets néfastes de la dépendance à l’automobile sur la qualité de vie urbaine a transformé la façon de penser et de faire l’aménagement de ces routes d’accès et de leurs abords et, par conséquent, à redéfinir la notion d’entrée de ville. L’entrée de ville est maintenant vue comme porteuse de significations multiples : « ce sont de véritables portes d’entrée qui contribuent à en définir l’identité [de la ville]. Par les interprétations dont elles font l’objet, c’est tout un paysage qui émerge de cette réalité, tant pour les usagers, qu’ils soient occasionnels ou assidus, que pour les riverains » (Gariépy et coll., 2006 :15). Ce lieu de passage agit à titre de signal pour les automobilistes, leur indiquant un changement d’environnement. Également, l’entrée de ville d’aujourd’hui cherche à devenir plus sécuritaire et confortable pour les usagers de chacun des modes de transport, de l’automobiliste au piéton. Il existe au Québec quelques études qui se concentrent sur le concept même d’entrée de ville, mais aucune ne s’intéresse à l’expérience du piéton. Or, ces usagers font maintenant partie de ces espaces laissés pour compte.
Pour consulter le projet en entier : SROCHER_TRAVAIL DIRIGE
Stéphanie Rocher
Programme de maîtrise en urbanisme
Institut d’urbanisme de l’Université de Montréal
Montréal
Janvier 2013